From Jacqueline de Romilly‘s Les Roses de la Solitude -a couple of observations on Racine from her essay Le Jour de Bérénice – where, incidentally, she again confirms my pet theory that everyone who loves Racine loves Bérénice best. There is no translation of this book and I’m too lazy to do the honors for these passages so I’m using google translate’s surprisingly serviceable version:
…. le contraste entre la tragédie de Racine et sa transposition moderne et simplifiée. Mais cette différence consiste précisément dans le fait qu’il s’agit de sentiments qui se situent à un autre niveau que celui du quotidien et s’expriment dans un langage qui lui aussi se situe plus haut que le langage habituel. En sorte que l’essentiel n’est pas du tout de chercher à reconnaître ici ou là, dans tel sentiment isolé, quelque chose qui ressemble à notre vie quotidienne : il est de nous élever, par-delà tout ce que nous connaissons, à une image symbolique et resplendissante que le langage réveille en nous, par-delà toutes nos expériences.
…. the contrast between Racine’s tragedy and its modern and simplified transposition. But this difference consists precisely in the fact that it is a question of feelings which are situated at a different level than that of everyday life and are expressed in a language which is also situated higher than the usual language. So that the essential thing is not at all to seek to recognize here or there, in a certain isolated feeling, something which resembles our daily life: it is to raise ourselves, beyond all that we know, to a symbolic and resplendent image that language awakens in us, beyond all our experiences.
Je sais bien que j’avais éprouvé des sentiments personnels, qu’Antiochus m’avait serré le cœur. Mais pourquoi cela ? Pas parce que j’avais été moi-même Antiochus ; pas parce que j’avais soupiré en vain pour une princesse lointaine, pendant des années, non, bien sûr que non ! Je crois qu’il m’avait serré le cœur, parce que dans ma vie j’avais connu un Antiochus et que je m’étais sentie coupable envers lui ; que peut-être je le sens encore aujourd’hui. Mais c’est parce que la lecture de Racine vous élargit le cœur, qu’elle vous place au-dessus de votre propre vie, et vous aide à mieux mesurer la portée de ce qui vous a entouré, et qui, à présent, prend une dimension nouvelle. On ne « reconnaît » pas les sentiments qu’expriment les héros raciniens : on les découvre dans toute leur force et on les fait siens, s’ouvrant ainsi à tous les sentiments qu’il ne nous a pas toujours été donné de connaître.
I know very well that I had had personal feelings, that Antiochus had gripped my heart. But why is that? Not because I had been Antiochus myself; not because I had sighed in vain for a distant princess for years, no, of course not! I think he gripped my heart, because in my life I had known an Antiochus and felt guilty about him; that maybe I still feel it today. But that’s because reading Racine widens your heart, puts you above your own life, and helps you better understand the significance of what has surrounded you, and which is now taking hold. a new dimension. We do not “recognize” the feelings expressed by Racinian heroes: we discover them in all their strength and we make them our own, thus opening ourselves to all the feelings that we have not always been given to know.