Such a philosophy combats our moral sufferings by deadening our sensibility

From Gerard de Nerval’s Aurelia – English is from the Penguin Selected Writings.

When the soul hovers uncertainly between life and dream, between mental disarray and the reappearance of cold reflection, it is in religious belief that one must seek solace. I have never been able to find relief in that school of philosophy which merely supplies us with maxims of self-interest or, at the most, of reciprocity, leaving us nothing but empty experience and bitter doubts. Such a philosophy combats our moral sufferings by deadening our sensibility; like the surgeon, it knows only how to cut out the organ which is causing the pain. But for us, born in an age of revolutions and upheavals which shattered all beliefs, raised at best to practise a vague religion based on a few outward observances and whose lukewarm devotion is perhaps more sinful than impiety or heresy, for us things become quite difficult whenever we feel the need to reconstruct that mystic temple whose edifice the pure and simple of spirit accept fully traced within their hearts. ‘The Tree of Knowledge is not that of Life!’ And yet can we rid our mind of all the good or evil implanted in it by so many intelligent generations? Ignorance cannot be learned.


Lorsque l’âme flotte incertaine entre la vie et le rêve, entre le désordre de l’esprit et le retour de la froide réflexion, c’est dans la pensée religieuse que l’on doit chercher des secours ; — je n’en ai jamais pu trouver dans cette philosophie qui ne nous présente que des maximes d’égoïsme ou tout au plus de réciprocité, une expérience vaine, des doutes amers ; — elle lutte contre les douleurs morales en anéantissant la sensibilité ; pareille à la chirurgie, elle ne sait que retrancher l’organe qui fait souffrir. — Mais pour nous, nés dans des jours de révolutions et d’orages, où toutes les croyances ont été brisées — élevés tout au plus dans cette foi vague qui se contente de quelques pratiques extérieures, et dont l’adhésion indifférente est plus coupable peut-être que l’impiété et l’hérésie, — il est bien difficile, dès que nous en sentons le besoin, de reconstruire l’édifice mystique dont les innocents et les simples admettent dans leurs cœurs la ligne toute tracée. « L’arbre de science n’est pas l’arbre de vie ! » Cependant, pouvons-nous rejeter de notre esprit ce que tant de générations intelligentes y ont versé de bon ou de funeste ? L’ignorance ne s’apprend pas.

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