Little former steps on the present-day stairs

A followup to Quelle est cette façon / D’être et d’avoir été ? – in that I found a translation of that and a related piece in Selected Poems and Reflections on the Art of Poetry translated by George Bogin (SUN, 1985). First L’enfant et la riviere – The Child and the River (French in the other post):

From his riverbank
Childhood watches us flowing:
“What is this river
Where my feet get wet,
These magnified boats,
These unveiled reflections,
This confusion
Where I recognize myself,
What is this business
Of being and of having been?”

And I who cannot reply
Turn myself into a dream
in order to pass by
The feet of a shadow.

And the related poem, L’enfant et les escaliers – The Child and the Stairs:

You whom I hear running up and down the stairs of the house
Hiding your face from me and even the rest of yourself
When I come to the bannister,
Aren’t you my childhood frequenting my favorite places,
You who move away with difficulty from your former tenant?
I recognize who you are because of your invisible way, so to speak,
Of prowling around me when no one is watching
And running away like someone who ought not to be seen with another.
Very well, I won’t say that I’ve been able to recognize you,
Buy you must also keep our secret, low sound a hundred times familiar
Of little former steps on the present-day stairs.

Toi que j’entends courir dans les escaliers de la maison
Et qui me caches ton visage et même le reste du corps,
Lorsque je me montre à la rampe,
N’es-tu pas mon enfance qui fréquente les lieux de ma préférence,
Toi qui t’éloignes difficilement de ton ancien locataire.
Je te devine à ta façon pour ainsi dire invisible
De rôder autour de moi lorsque nul ne nous regarde
Et de t’enfuir comme quelqu’un qu’on ne doit pas voir avec un autre.
Fort bien, je ne dirai pas que j’ai pu te reconnaître,
Mais garde aussi notre secret, rumeur cent fois familière
De petits pas anciens dans les escaliers d’à présent.

Quelle est cette façon / D’être et d’avoir été ?

L’Enfant Et La Riviere by Jules Supervielle in La Fable du monde (or the Pléiade Oeuvres poétiques complètes). I can’t find a translation online and I’ve not drunk enough this evening to brash out one myself. Supervielle was a nice closing counterweight to a day otherwise spent with Thomas Bernhard.

De sa rive l’enfance
Nous regarde couler :
« Quelle est cette rivière
Où mes pieds sont mouillés,
Ces barques agrandies,
Ces reflets dévoilés,
Cette confusion
Où je me reconnais,
Quelle est cette façon
D’être et d’avoir été ? »

Et moi qui ne peux pas répondre
Je me fais songe pour passer aux pieds d’une ombre.

Habitants délicats des forêts de nous-mêmes

By Jules Supervielle from Gravitations (I think – definitely somewhere in my Pléiade complete works but I lost my marker):

Rien qu’un cri différé qui perce sous le cœur
Et je réveille en moi des êtres endormis.
Un à un, comme dans un dortoir sans limites,
Tous, dans leurs sentiments d’âges antérieurs,
Frêles, mais décidés à me prêter main forte
Je vais, je viens, je les appelle et les exhorte,
Les hommes, les enfants, les vieillards et les femmes,
La foule entière et sans bigarrures de l’âme
Qui tire sa couleur de l’iris de nos yeux
Et n’a droit de regard qu’à travers nos pupilles.
Oh ! population de gens qui vont et viennent,
Habitants délicats des forêts de nous-mêmes,
Toujours à la merci du moindre coup de vent
Et toujours quand il est passé, se redressant.
Voilà que lentement nous nous mettons en marche,
Une arche d’hommes remontant aux patriarches
Et lorsque l’on nous voit on distingue un seul homme
Qui s’avance et fait face et répond pour les autres.
Se peut-il qu’il périsse alors que l’équipage
A survécu à tant de vents et de mirages?